Poursuite du chemin de Compostelle 

15ème étape de Marsolan à Castelnau sur l’Auvignon

Mercredi 1er Juin 2011

Kilométrage : 15 kms          Hébergement : Chambre d’hôtes chez Mme Schneider à Castelnau sur l’Auvignon

Lever très matinal car le cabinet de toilettes doit être partagé par 6 personnes. Petit déjeuner 7h. Départ à 7h30, il fait 9°.

Aujourd’hui l’étape n’est pas trop longue. Nous allons prendre le trajet normal pour passer par La Romieu et avec du temps pour la visite.

Le chemin jusque La Romieu est agréable entre des champs de tournesol et de maïs, et entre des vergers de noisettes et de pruneaux.

Avant La Romieu nous longeons une immense exploitation de noisettes et pruneaux et peut-être d’autres fruits. Nous passons très vite car un tracteur traite les arbres avec vaporisation d’un produit chimique que l’on préfère ne pas respirer. Le conducteur de l’engin attend d’ailleurs notre passage pour relancer sa pulvérisation.

Un peu plus loin, un très grand jardin avec de nombreuses variétés notamment de plantes aromatiques. On peut le visiter, jour de visite inscrit et entrée est payante. Nous préférons pousser jusque La Romieu dont nous apercevons depuis très longtemps les tours de la collégiale.

Nous filons au syndicat d’initiative et prenons le ticket pour la visite de la collégiale dont l’accès se fait par l’arrière de l’office de tourisme. Nous recevons un plan pour suivre le parcours conseillé. Il est d’ailleurs peu aisé de se situer car il y a juxtaposition d’une église, d’un cloître, d’une tour, de ruines d’un palais. Sur le site de La Romieu, les explications nous permettent de mieux comprendre.

« La tour carrée est bâtie au-dessus de la galerie du cloître. Elle a quatre étages et repose sur des arcades, deux en plein cintre et deux en tiers-point. Elle contient les cloches dont une, la plus grosse (900 kg) est l’une des plus vieilles du Gers (1450).

Cette tour est liée aux étages du cloître, à l’église, mais surtout aux bâtiments du Palais qui s’élevaient sur plus de 3600 m² à l’ouest de la collégiale.

Elle a été construite postérieurement à l’église collégiale, mais en même temps que le cloître.

L’escalier qui dessert cette tour est lui aussi logé dans une tourelle carrée adossée au mur de l’église. Il conduit aux quatre étages et permet d’accéder à la toiture de l’église (qui autrefois était une terrasse). La particularité de cet escalier se situe à sa base. En effet, sur 11 marches, cet escalier est à double révolution autour d’un noyau central. Dans le petit couloir semi-circulaire creusé dans le mur pour rejoindre les deux accès, on trouve trois petites meurtrières qui permettent de voir le cloître, l’église et la tour du Palais ».

Il est assez extraordinaire de se retrouver au-dessus de la voûte de l’église qui semble même fragile. Dans un des escaliers, par une meurtrière on peut voir toute la nef qui se trouve au-dessous.

A l’origine de toute cette édification, on trouve Arnaud d’Aux, un enfant du pays qui « entreprit tout à la fois la construction d’un palais pour son habitation et celle de locaux destinés à un collège de Chanoines. Pour donner de l’éclat à sa nouvelle collégiale, Arnaud d’Aux la dota richement et minutieusement en ornements divers. »

L’histoire postérieure de la fondation d’Arnaud d’Aux est surtout marquée par les dévastations d’abord par les protestants puis par la révolution.

 Il est noté que le cardinal Arnaud d’Aux présida le tribunal qui instruisit le procès des templiers.

Après cette visite très intéressante, retour sur la place où 2ème attrait de La Romieu, les reproductions de chats sont nombreuses. La légende veut que la ville fût sauvée de la famine par des chats qu’ils purent manger. Mais une petite fille Angéline conserva jalousement ses chats. Après la famine, dans le village sans chats, il y eut prolifération de rats qui dévastèrent les greniers. Angéline sortit alors ses chats qui permirent de chasser les rats. Une reproduction de chat à figure presque humaine rend hommage à Angéline. Nous passons quelque temps à faire la chasse photographique à ces reproductions.

Enfin, avant de reprendre la route, nous déjeunons sur la place. Repas en terrasse très agréable. Avant de reprendre le chemin, nous achetons un peu de provisions à l’épicerie.

Remise en route. Chemin vallonné mais agréable. Nous arrivons assez vite à Castelnau sur l’Auvignon. Le gîte d’étape « les arroucasses » a répondu complet il y a 2 jours, un autre gîte m’a orienté vers la chambre d’hôtes de Mme Schneider.

Suivant les indications données, nous dirigeons vers l’église et nous repérons le panneau chambre d’hôtes. Nous y sommes. Construction imposante, de gros blocs de grès gris. Petite crainte d’Andrée, on entend 2 chiens dès le coup de sonnette. Mme Schneider nous ouvre bien encombrée par un 3ème chien qu’elle vient de recueillir, un pèlerin lui a déposé un chien qui le suivait depuis un moment. Elle enferme tous ses chiens et nous montre la chambre à l’étage. En fait de chambre, il s’agit d’un appartement complet. Une petite cuisine complète, une pièce pour prendre les repas servant aussi de bureau. Une très grande chambre qui communique par un couloir à une salle de bains privée. Tout est très propre. C’est le grand confort. Après la douche, Mme Schneider nous invite à prendre un rafraîchissement qu’elle sert dans le jardin. Dans la conversation, elle glisse qu’elle s’occupe toute seule d’une vigne, je lui propose d’aller y jeter un coup d’œil. Sa vigne se trouvant à quelques kilomètres, elle est ravie de nous y emmener en voiture. Nous accédons à la vigne par un sentier assez malaisé, c’est l’accès piéton.

Et là, elle prend plaisir à nous expliquer d’abord les difficultés à obtenir une vigne. Bizarrement, il semble qu’en France une limite d’âge soit imposée aux acquéreurs d’une vigne ?? Elle n’entrait plus dans les critères, alors comme elle avait consacré beaucoup à se former aux différentes techniques, elle n’a pu que louer une vigne qui était abandonnée. Ensuite, elle montre à Andrée, la technique de taille de chaque pied selon l’âge du pied, sa maturité, etc…

Très intéressant, et pas fini. Car en rentrant chez elle, elle nous montre son chai, son pressoir, et le produit final : la bouteille de vin blanc.

Après cette visite, nous ressortons pour visiter le village. Nous poussons jusqu’au gîte des Arroucasses qui semble confortable un peu à l’écart du village. Le proprio est accueillant comme nous jetons un coup d’œil, il sort pour aller chercher des pèlerins et nous invite à entrer pour voir de plus près.

Nous revenons ensuite vers le village jeter un coup d’œil à l’église. Puis retour à la chambre pour le rapport quotidien.

L’heure du repas venue, nous descendons pour rejoindre Mme Schneider qui nous installe dans sa salle à manger où 3 couverts sont mis. Elle prend le repas avec nous.

Le repas est succulent avec des produits locaux notamment de très bons magrets de canard.

Pendant le repas, mis en verve par le bon vin, nous lui racontons diverses anecdotes de notre périple. Elle rit de bon cœur. A son tour, elle relate ses rencontres avec différents pèlerins. Elle a hébergé un groupe de jeunes  pendant une quinzaine de jours tellement l’un d’eux était mal en point, en contrepartie de menus travaux car ils n’avaient pas les moyens de payer. Un autre pèlerin très perturbé par un naufrage dans lequel il a perdu 3 marins,  marche depuis et en est déjà à son 7ème pèlerinage. Quand il vient, il sonne, et quand elle ouvre lui dit simplement c’est moi, et il reste quelques jours.

Mme Schneider, Sylvia maintenant, est une femme au cœur d’or. Une rencontre que l’on fait rarement et qui nous réconcilie avec notre société actuelle. Merci Sylvia.

Coucher tardif tant la soirée est passée rapidement.